Dubaï fait partie des Emirats Arabes Unis, c’est avec Abu Dhabi le principal des 7 émirats. Cette ville a vu son explosion dans les années 60 suite à l’exploitation pétrolière, et de vastes projets ont vu le jour. Ville immense qui s’étale sur plus de 30km de littoral, entre buildings et Palaces des 1001 nuits, des centres commerciaux immenses avec aquarium géant et piste de ski, et les constructions pharaonique (Palm Jumeirah : un complexe immobilier construit sur la mer en forme de palmier, la Burj Khalifa qui mesure plus de 830m et la non moins célèbre Burj Al Arab : l’hôtel construit sur la mer très connu en forme de voile …)
Fin févier faire un half ce n’est pas la chose la plus facile, le challenge commence déjà par là … Et quelques jours au chaud sont toujours bienvenus en plein hiver, même si la performance n’est pas au rendez-vous, le plus important c’est de prendre plaisir !
Dubaï propose son 1er Challenge après celui de Bahreïn en décembre, puis on annonce qu’il y aura 3 courses Challenge (La Triple Crown = triple couronne) : Dubaï, Oman et Bahreïn avec à la clé 1.000.000$ pour le vainqueur des 3 Challenge.
L’appel du gain, les facilités de voyage et de logement proposés aux athlètes professionnels font que la « Start List » équivaut largement à un championnat du Monde tel que la finale 70.3 de la WTC! Avec plus de 90 pros engagés qui viennent également pour tester leur condition physique à la sortie de l’hiver et avec les premiers objectifs qui se profilent…
Mercredi à Jour J-2, en arrivant sur le site de l’épreuve on sent qu’ils ont mis les moyens, le site est monté de toute pièce sur le bord de mer avec des tentes immenses et des tapis sur toute la longueur des transition, tout est bien rodé, Challenge Family a dû être très efficace au niveau des conseils grâce à son expérience à travers le Monde, le directeur de Challenge Family a fait lui-même le déplacement.
Je retrouve mes coéquipiers de Monaco, le président du club et olympien Hervé Banti et l’italien Domenico Passuelo, qui vient de signer au club pour ses courses en France (Aix, Nice et Embrun) récent vainqueur du Challenge Philippine. Nous prenons les dossards et tout roule pas d’attente, ça va très vite … sauf pour les pros qui sont tous là pour le briefing pro, du coup on voit dans la queue les espagnols Raña, Gomez, Llanos, Del Corral, puis Michaël Raelert, et encore beaucoup d’autres…Pour une fois c’est les pros qui font la queue !
On est déjà bien gâté (le fameux sac, casquette, polo, serviette, porte clé, gourde souple, … ) le tout avec autocollants, plaque vélo en rigide avec système d’accroche, numéros de dossard à tatouer, livre de course et breifing, bref tout est parfait.
Après un petit plat de pâtes avec mes coéquipiers de luxe, en tant que média je participe à la conférence de presse, et là également ça « en jette » sur la terrasse du grand hôtel Jumeirah Beach, avec vue sur Burj Al Arab et avec des petits présents … Au moins 4 caméras quelques photographes et rien n’est laissé au hasard, photos, interviews, petit goûté … bref ils font tout pour que la presse soit à l’aise et parle de l’épreuve.
Jeudi J-1, La veille de la course c’est le dépôt des vélos, l’organisation est sans faille également aucune attente et un nombre de bénévoles importants pour répondre à vos attentes. Une place plus importante dans le parc vélo pour les pros à la mode ITU avec pied pour les vélos avec plaque pour dossards et noms.
Le matin de la course, comme annoncé par les différentes météos, le vent s’est bien levé, la mer est agitée mais l’organisation avait déjà prévue un parcours de repli en cas de vagues. Donc 2 boucles au lieu d’une seule initialement prévu, un peu plus à l’abri d’une petite île de sable,mais ça bouge quand même beaucoup !
Le nouveau parcours est affiché donc pas le droit à l’erreur ou la mauvaise interprétation ! Alors que les pros hommes s’élancent avec 5’ de retard à 6h50, les pros femmes partent à 6h55. Puis les vagues open se succèdent à partir de 7h20 jusqu’à 8h pour les relais.
En natation un groupe d’hommes se détache mais vu les conditions les meilleurs ne font pas trop d’écarts, sont pourtant piégés quelques favoris comme Cunnama, Llanos et Aernouts. Del Corral et Weiss sont déjà très loin à plus de 6’ des premiers.
Chez les femmes c’est très étalé, certaines même se sont très mal aiguillées avec ces conditions difficiles. C’est Lauren Brandon qui sort en tête suivi à 1’ par Jodie Swallow.
Pour ma part, plutôt à l’aise dans l’eau, j’arrive à limiter les dégâts et ne prend pas de risque en cherchant bien les bouées et les repères pour prendre la bonne trajectoire. A ma sortie de l’eau je vois le Prince héritier de Bahreïn qui participe à l’épreuve avec un jeune handicapé, une belle solidarité.
Puis c’est parti pour 90km de vélo avec un dénivelé total environnant les 60m … toutes les routes sont fermées à la circulation, au minimum 2 voies pour nous et jusqu’à 5 voies … je vois très peu de monde car les pros sont loin devant et les groupes d’âges éparpillés. Avec le vent dans le dos, ça roule fort et il faut gérer car le retour risque d’être plus compliqué. D’après mes calculs je devrais croiser les premiers hommes à mon km 35 et je vois passer à l’heure Bozzone suivi de très loin par Raelert, j’ai dû louper Jensen et Kung qui étaient aussi en tête, mais il faut dire que sur 8 voies séparées par des palmiers ce n’est pas facile ! En tout cas pas de draifting et les 20m sont largement respectés lorsque je les croise.
Au bout d’une heure de course le GPS affiche plus de 40km de course, le vent pousse et sans même se mettre dans le rouge, mais il est parfois difficile de trouver sa route car ça va tellement vite avec des pointes à plus de 55 et le compteur ne passent pas sous les 35 dans les petites
« bosses » … A la vitesse où je roule j’imagine bien les pros ! Tous les carrefours et ronds-points sont balisés plus ou moins avec la présence de cônes et de bénévoles pas toujours efficaces ! Du coup je comprends que quelques pros aient raté un petit aller-retour …
Le demi-tour qui se situe au km 50, la donne change du tout au tout et « c’est sauve qui peut ». Recherche des abris, mais y’en a pas, position aéro la plus efficace, toujours dans le prolongateur et à force ça fait mal aux épaules !!! Bref le retour se joue en mode survie et ce vent qu’on ne voit jamais, ici il est visible grâce au sable qu’il transporte ! Le GPS passe difficilement les 35km/h et certaines portions vent de face à 22km/h…
Enfin on commence à apercevoir la Burj Khalifa et la fin du calvaire approche ! En courant à côté du vélo, ça souffle tellement que les roues aéro sont à la limite de me faire tomber ….
C’est parti pour le semi-marathon ! J’entends le speaker qui annonce déjà le vainqueur ! J’ai perdu beaucoup de temps sur la fin du vélo et dans mon premier Km je croise un Bozzone volant vers une victoire très importante … suivi de près par la meute : Raelert, Kung, Reed et Potts sont dans les 5’… Sur l’aller je me fais passer par Meredith Kessler dans son 2ème tour et que j’encourage me retournant un pouce amical, mais elle est loin de la première femme Daniela Ryf, que je croise beaucoup plus loin au contact des derniers hommes…. Sur ce premier passage je peux voir tous les pros, sauf les absents notamment pas de Gomez, dommage, et les écarts importants qu’il y a entre eux … un Pete Jacobs à la dérive qui n’arrive pas à retrouver son niveau de Kona 2013.
L’aller se fait vent de face pour 5 km environ, avec la vue sur la Burj Al Arab, le long de la plage où beaucoup de monde se retrouve en ce vendredi (samedi en France) … une piste de course à pied longue de plus de 5km en gomme permet aux joggers d’avoir un site d’entraînement privilégier.
Les ravitaillements sont consistants et nombres de volontaires vous lancent encouragement et bouteilles d’eau !
Au demi-tour le vent nous pousse un peu et cette fois nous avons la vue est sur la Burj Khalifa. Bref c’est magnifique !
La ligne d’arrivée est également digne des plus grandes courses avec tribunes et écrans géants, drapeaux de Challenge Dubaï et des E.A.U. Une belle médaille de finisher au coup qui pèse sont poid et direction le ravitaillement, le gilet finisher, la tente de massage… Les pros sont là et je croise Raelert et Bozzone, tout le monde semble éprouvé par les conditions de course! Terenzo Bozzone est sur un nuage et sera le Week-end prochain au départ de l’ironman de Taupo qu’il n’a jamais pu remporter… donc il faut vite récupèrer, il sera ensuite en juin en Europe pour participer à l’Ironman de Klagenfurt. Quant à Raelert prochaine étape le 70.3 de Mallorca pour un de ses sponsors et puis il vise également Kona donc il aura un Ironman au programme.
Je croise également quelques français « expat » moment où l’on peut échanger sur notre expérience de cette course et sur les projets à venir. Matthieu(703) ne fait part de l’existence d’une piste cyclable de 150km dans le désert, car il est quasiment impossible de rouler en ville sur des 4 voies où les conducteurs de tous les pays du tiers monde conduisent un peu à « l’arrache » !
Malgré une journée rendue difficile par le vent, vraiment une super organisation et plein les yeux sur un parcours très roulant et avec des vues magnifiques… un petit goût de « reviens¬-y » …
Résultats